Contes et légendes du Cambodge

Au Cambodge, il y a beaucoup de contes et légendes récités par les anciens ou écrits sur les feuilles sèches (en Cambodgien « sleuk rit »). Ces Contes et Légendes sont parfois liés à l’histoire, au juge( comme le juge lapin ), à la pêche, à la chasse, au coutume du pays, etc… Yeack et Yeackhéney sont des personnages qui excèdent la stature ordinaire et souvent très méchants et féroces.
Photos : Keat Tunier

Le Vieil Homme et le Tigre

Il était une fois un gros tigre s’étant endormi sur le trou d’un serpent. Ce dernier, en sortant de son trou, le mordit et le tigre mourut instantanément au bord du trou. Ce jour là, il y avait un vieil homme qui passa sur ce chemin dans cette forêt et aperçut le corps du tigre allongé sans vie. Il eut pitié de ce tigre venant mourir au bord du trou du serpent. Il le donna les dictions de ses pouvoirs magiques et le tigre enfin retrouva sa vie. Ayant repris connaissance à la vie, le tigre réclama au vieil homme :
« J’étais en train de dormir tranquillement ici qui fut ma demeure, pourquoi oses-tu me toucher et me réveiller ? Alors, je dois te tuer et te manger !!! « .
Le vieil homme, surpris du comportement de ce tigre qu’il venait de sauver la vie, protesta :
 » Non, pauvre tigre, tu étais mort à l’instant. Car tu étais endormi sur le trou du serpent et celui-ci t’avait mordu. Je t’ai sauvé et rendu la vie. Plutôt, tu dois m’en remercier, mais pourquoi veux-tu me tuer et me manger ainsi? « .

Le tigre n’écouta pas le vieil homme. Il voulut toujours le tuer. Les deux discutèrent sans aboutir à un accord. Donc, ils décidèrent d’aller faire justice en partant demander aux autres. Ils parcoururent la route et rencontrèrent en premier le renard en lui racontant chacun ce qui venait de se passer. Le renard réfléchit et se pensait :  » Actuellement dans cette forêt, il y avait que le tigre qui est très puissant et fort. Si je ne lui donne pas raison et s’il perd son procès, je ne pourrais plus vivre dans cette forêt et lui demander sa protection « .
Pensant ainsi, le renard décida que le tigre avait raison et il devait manger le vieil homme. Il jugea ainsi avec partialité.
Le vieil homme, n’étant pas d’accord, emmena le tigre pour demander justice au buffle. Chacun des deux plaignants racontèrent leur version comme avant.
Le buffle entendit les deux et il se dit en réfléchissant : « Si le tigre perd son procès à cause de moi, il me haïra et me tuera par sa grande gueule et ses grandes mâchoires sans pitié « . Alors il donna sa décision que le tigre devait manger le vieil homme. Le buffle jugea ainsi par crainte.

 

Le vieil homme, n’étant pas non plus d’accord, emmena le tigre devant le juge « singe ». Le singe réfléchit et se dit : « Autrefois, un homme était tombé dans un puits. Mon père l’avait tiré de là en lui sauvant la vie. Après il y avait un tigre qui vint et voulut le dévorer, c’était encore mon père qui aida cet homme à grimper dans un arbre et il fut se sauver. Mais en échange, cet homme tua mon père, il fut très cruel… ».
Ayant réfléchi ainsi, le singe décida que le tigre devait manger le vieil homme. Il donna son jugement ainsi par vengeance .
En n’étant pas d’accord, le vieil homme emmena le tigre devant le vautour. Le vautour réfléchit et se dit :
 » Je me nourris chaque jour en mangeant les restes des carcasses laissées par le tigre. Si le tigre perd son procès à cause de moi, il deviendra mon ennemi et il ne me laissera plus les restes pour me nourrir « .
Ayant réfléchi ainsi, le vautour décida que le tigre devait manger le vieil homme. Le vautour jugea ainsi par profit personnel.
Le vieil homme, n’étant pas d’accord, emmena le tigre devant le juge « le génie de la forêt ». Après avoir entendu les deux parties, le génie de la forêt se dit :  » Tous les hommes qui voyagent dans la forêt ne profitent pas seulement de l’ombre des arbres, mais souvent ils cassent ses branches, ils déchirent ses feuilles, et ils détruisent ses arbres en les coupant sans pitié « .
Ayant pensé ainsi, le génie décida que le tigre devait manger le vieil homme. Le génie jugea ainsi par perte de raison.
Désespéré d’entendre que les jugements injustes à son égard, le vieil homme emmena le tigre devant le lièvre. Le tigre lui avertit que ce serait son dernier jugement. S’il gagna ce dernier procès, il lui tuera et le mangera.

Devant le lièvre, le vieil homme raconta sa version :  » Ce tigre dormait sur le trou d’un serpent qui, en sortant, le mord. Puis il meurt. J’enlève le venin de son corps et le fais revenir en vie par les dictions de mes pouvoirs magiques. Je pense plutôt qu’il doive me remercier. Mais non, il veut me tuer et me manger… Rends-moi donc justice, frère lièvre « . Quant à la version du tigre, il se plaignit ainsi : « J’étais en train de dormir tranquillement dans la forêt à ma demeure. Ce vieil homme m’a réveillé et m’a fait perdre mon sommeil. Alors, il mérite la mort. Je dois le tuer et le manger. Mais il n’est pas d’accord et il m’a emmené partout pour demander justice. Le renard, le buffle, le singe, le vautour et le juge de la forêt me disent de le manger. Maintenant, tu es le dernier à me faire donc justice ». Après avoir écouté les paroles des deux parties plaignantes, le lièvre réfléchit. Grâce à son intelligence, il ne donna pas son jugement tout de suite. Il leur répondit :  » Comme vous n’êtes pas d’accord sur des sentences précédentes, alors vous devez retourner à l’endroit où s’est produite votre histoire. Tandis que le frère tigre, tu dois dormir tranquillement comme auparavant au même endroit « .

Tous les trois partirent à l’endroit où s’est produite l’histoire. Le tigre se coucha à la même place au bord du trou du serpent. Peu  après, le serpent sortit de son trou et le mordit comme avant. Le tigre mourut de suite. Le vieil homme tenta de sauver la vie de ce tigre pour montrer au lièvre comme il faisait avant, mais le « juge lièvre » lui dit :  » Non ! frère homme, tu dois lui laisser à son destin. Comme il est immoral et ingrat, il ne peut pas éviter le mal. Désormais, qu’on ne doit jamais faire de bien au méchant tigre « . Le jugement du lièvre est donc équitable et loyal.

 

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